,

Robert Courtright

Première exposition rétrospective de l’artiste américain Robert Courtright (1926-2012) à Paris. Après avoir montré ses oeuvres à de nombreuses reprises à l’occasion de group-show et de salons pendant plus de trente ans, KREO dévoile un ensemble d’oeuvres inédites regroupant collages et masques, datant des années 1960 à sa disparition en 2012.

Né en 1926 en Caroline du Sud, Robert Courtright est un autodidacte. Proche des démarches artistiques de l’Arte Povera, il développe pendant plus de cinq décennies un corpus singulier, apparaissant aujourd’hui d’une grande contemporanéité esthétique. Son oeuvre se déploie sur plus de cinq décennies, entre ses ateliers de New York et Opio.

L’apparente simplicité de ses oeuvres dévoile en réalité un incomparable monde, à la fois sophistiqué, astucieux, réduit à l’essentiel : des grilles composées de rectangles de papier collés bien ordonnés. Ces trames, ces constructions, sont le cadre d’expression d’une palette de couleur allant du rouge sang au jaune soleil. Vibrantes saturés ou pâles, les couleurs viennent jouer sur les surfaces irrégulières des papiers collés, minutieusement découpés et réarrangés.

Cet attachement de Courtright à la géométrie se nourrit d’une attention particulière portée à l’architecture. Depuis un voyage fondateur à Rome en 1952, les surfaces, les façades, planes mais aux infinies variations et aspérités glanées sur les édifices italiens et du sud de la France occupent son esprit. Les premier collages, figurants des structures architecturées, témoignent de cet attrait fondamental.

Très vite, les motifs figuratifs s’estompent puis disparaissent, laissant la place à des découpages orthogonaux simples. De nouveaux matériaux interviennent dans ses constructions avec l’introduction de carton ondulé, bandes de gaze ou plâtre. Sa rencontre avec le sculpteur italien Bruno Romeda, décisive, donnera naissance à une complicité artistique intense. C’est à son contact qu’il s’initiera au travail du métal.

Tout un système de masques se développe alors. En bronze et en papier machés essentiellement, ces derniers sont directement inspirés par la Bocca de la Verità (XVIIe) de Lucas van Leyden à Rome. De forme circulaires pour la plupart, Courtright joue autour d’un même thème, à l’instar de son travail de collage, multipliant les variations de textures, et de couleurs.

Avec le langage de l’abstraction la plus épurée, exceptionnelle par sa rigueur et son attachement à un projet clairement défini, chaque oeuvre de Robert Courtright ouvre – selon l’expression de Philip Jodidio – ” un paysage mental formé par les siècles et aujourd’hui peut être retrouvé “.

du 1er février au 9 mars 2024

GALERIE DUTKO

17 quai Voltaire 75007 Paris