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Gertrude Stein et Pablo Picasso

Une grande exposition sur l’histoire d’une amitié hors norme, entre deux icônes du XXe siècle, Pablo Picasso et Gertrude Stein. L’exposition traverse un siècle d’art, de poésie, de musique et de théâtre à travers de grandes figures de l’art.

Un écrivain devrait écrire avec ses yeux et un peintre peindre avec ses oreilles“. Gerstrude Stein

Une phrase qui pourrait caractériser le dialogue fertile entre la poétesse Gerstrude Stein et le peintre Pablo Picasso. Une amitié qui s’est nouée autour de leur travail respectif, fondateur du cubisme et des avant-gardes littéraires et picturales du XXe siècle.

Gertrude Stein, immigrée juive américaine, s’est installée à Paris peu après l’arrivée de Pablo Picasso en 1901. Leur position d’étrangers, maîtrisant approximativement le français, leur marginalité fondent leur appartenance à la bohème parisienne et leur liberté artistique. Leur amitié se scelle par le portrait de Stein que Picasso décide de réaliser en 1905, peu de temps après leur rencontre. Ce tableau va lui demander pas moins de 90 séances de pose et il va fixer à jamais les traits de la poétesse et mécène. Réunis par une même fascination pour Cézanne, le peintre s’inspire du Portrait de la Femme à l’éventail accroché dans l’appartement de Stein, rue de Fleurus. Gertrude place d’ailleurs la naissance de son écriture sous l’égide de cette oeuvre picturale.

À mesure que s’approfondit son amitié avec Picasso, Gertrude Stein joue un rôle grandissant dans les achats de tableaux. Elle et son frère acquièrent vers 1907-08 un ensemble de quatorze études pour les Demoiselles d’Avignon et le Nu à la draperie, témoignant d’un réel engagement au côté du peintre au moment où il aborde la phase difficile et alors peu comprise de sa peinture pré-cubiste. C’est à cette époque qu’apparaissent sur les murs de la rue de Fleurus des œuvres aussi significatives que le Nu à la serviette ou les Trois femmes.

Construisant son écriture sur la planéité d’un présent continu, une syntaxe dépliée, déconstruite, qui joue de l’oralité de la répétition, Gertrude Stein entreprend en 1910, sa grande fresque, The Making of Americans . Elle rédige des portraits, notamment ceux de Matisse et de Picasso, diptyque publié dans la revue de Stieglitz, Camera Work , en 1912, qui seront perçus comme des textes cubistes, à l’instar des oeuvres de Picasso qu’elle collectionne. Auréolée de son statut de protectrice des arts, elle est entourée depuis la guerre de jeunes Américains qui viennent se former dans la capitale artistique. C’est elle qui baptise de « Génération perdue » les jeunes écrivains qui lui rendent visite, Ernest Hemingway, Scott Fitzgerald ou Sherwood Anderson.

L’exposition met en lumière la postérité des deux artistes à travers de grandes figures de l’art : Henri Matisse, Juan Gris, Marcel Duchamp, Jasper Johns, Andy Warhol, Bruce Nauman, Carl Andre, Joseph Kosuth, Hanne Darboven, Glenn Ligon, John Cage, Steve Reich, Bob Wilson, Philip Glass… 28 oeuvres centrées autour des années cubistes et des Demoiselles d’Avignon, ainsi que des archives de la mécène et poétesse.

La postérité américaine de ce dialogue forme la seconde partie de l’exposition (l”American Moment”) avec des œuvres emblématiques issues de l’écriture steinienne, des années 1950 à nos jours : depuis le Living Theater et les expérimentations musicales, plastiques et théâtrales néo-dada et fluxus, en passant par l’art minimal autour du langage et du cercle, jusqu’aux œuvres néo-conceptuelles et critiques.

du 13 septembre 2023 au 28 janvier 2024

MUSEE du LUXEMBOURG

9 rue de Vaugirard 75006 Paris

01 40 13 62 00

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