Oscar Lucien Ono

A l’occasion de l’exposition Luxes au Musée des Arts Décoratifs, Oscar Lucien Ono, le créateur de Maison Numéro 20, a accepté de partager avec nous sa propre vision du luxe, celle qu’il met en scène dans ses nombreux décors et dont il raffole, mais aussi de nous parler de ses goûts, de ses affinités, dans la grande histoire des Arts Décoratifs.

Oscar, quelle est votre définition du Luxe ?

Le luxe c’est le rêve. C’est un univers qui est caractérisé par le plaisir, le désir, la sérénité et l’élégance. C’est un univers, une imagerie qui nous transporte.

Et dans le décor en particulier ?

Le luxe dans un décor, c’est avant tout l’espace. L’espace qui mêle la subtilité, l’harmonie, l’élégance des proportions. Mais c’est aussi l’importance des matériaux et des détails, l’exigence des finitions, et une ambiance qui s’en dégage. Une atmosphère qui appelle à tous les sens, à l’envie de toucher, de regarder, de sentir.

Votre travail s’apparente t’il toujours à une certaine idée du luxe ?

Le luxe est pour moi un héritage qui nous pousse à amener les choses vers une exigence quotidienne, de service, dans la création et l’exécution des choses. C’est cette transmission de l’excellence française qui permet de ramener nos projets à un degré plus fort, plus haut, plus loin. Nous avons la chance en France d’avoir encore les meilleurs artisans d’art : laqueurs, peintres décorateurs, doreurs, orfèvres, métalliers, artisans du vitrail, du métal … Autant de métiers, et de visions qui permettent à nos projets de se dépasser, avec exigence.

Dans les différentes époques représentées dans les arts décoratifs, quelle est pour vous celle qui incarne le mieux cette exigence ?

Les années 30 sont pour moi le reflet, de l’élégance, du luxe, de l’espace, du confort et du précieux : les essences rares comme le palissandre, le bois de rose ou l’ébène, les laques, le parchemin, le cuir, et toujours cette modernité, cette symétrie du décor : l’ordre et la beauté de la ligne et de la forme.

Ce sont d’ailleurs des codes que l’on retrouve dans votre univers ?

Tout à fait. Je suis très sensible au travail de Jean-Michel Franck, aux ors et paravents d’Armand-Albert Rateau. Je m’inspire de ce goût immesuré pour le rare et le beau qui symbolise l’art déco.

Quel est pour vous le luxe ultime ? 

Le luxe ultime, c’est le temps. C’est pour moi un luxe invisible et intangible, ce qu’on appelle le slow luxe

Maison Numéro 20