Laura Gonzalez

Elle n’a que 37 ans et pourtant elle est l’architecte et décoratrice star du moment. Pas un restaurant ou une marque chic qui ne se refasse une beauté sans faire confiance à son goût pour les belles endormies, et surtout à son style, un Mix & Match que d’autres appellent aussi le shabby chic, élégant, original et très personnel.

Il y a dix ans déjà, elle redonnait un coup de jeune et une nouvelle identité au Bus Palladium. Aujourd’hui, plus de 200 projets plus tard, des restaurants et des hôtels (le Schmuck, la Quincaillerie, La Gare, le Wood, la Belle Epoque, le Jules, l’hôtel Relais Christine, la Gare, la Brasserie Auteuil, le Margherita, le Manko, l’Alcazar, Thiou …), des boutiques (Cartier, Pierre Hermé, Christian Louboutin) des scénographies pour AD et Piasa, de nombreux chantiers pour des particuliers … On parle vraiment de la touche Laura Gonzalez, d’ailleurs consacrée Designer de l’Année par ses pairs au dernier Salon Maison et Objet.

Peu soucieuse de correspondre à l’air du temps, Laura respire avant tout le sien. Et tout l’inspire : peu de codes dans son style, mais des idées, des envies qui changent tout le temps et qu’elle mixe merveilleusement avec l’identité des lieux auxquels elle redonne vie. Elle chine beaucoup, aux puces mais aussi dans les brocantes, elle aime tout autant le charme de pièces très simples, artisanales, que la majesté de pièces signées par de grands designers. Et surtout elle fait réaliser la plupart de ses créations par les meilleurs artisans d’art, auxquels elle est très attachée.

Aujourd’hui on la retrouve chez Lapérouse, accompagnée de Cordelia de Castellane, directrice artistique de Dior Maison, avec laquelle elle a travaillé main dans la main pour la restauration de cette institution mythique, récemment acquise par Benjamin Patou et Antoine Arnault.

Un travail admirable, enchanteur pour un lieu qui était pourtant empreint d’une âme solide : durant deux siècles, ses salons ont accueilli le Tout Paris des arts, des lettres, de la politique. Cette âme, Laura l’a conservée en réalisant un véritable travail d’ensemblier à l’ancienne. En conservant ce qui devait l’être, en restaurant, mais aussi en modifiant ce qui semblait suranné. Le Salon Lapérouse s’est transformé en salle de restaurant, quand un bureau est devenu un Salon chinois. Elle a aussi créé un nouveau bar, plus propice à la fête que l’ancien. Pas une fresque, une tenture qui n’ait une histoire, pas un imprimé, une matière ou une couleur qui ait été laissé au hasard, l’ensemble est sublime, toujours hors du temps mais d’une gaîté enfin retrouvée. Cordelia a, elle, ajouté sa touche en travaillant avec les chefs, Jean-Pierre Vigato et Christophe Michalak, pour créer des services de tables qui s’accordent à leurs merveilleuses créations culinaires. Marcel Proust ou Winston Churchill n’y trouveraient sans doute rien à redire. Le temple a retrouvé sa splendeur et la fête peut continuer ! Et du côté de Laura on attend avec impatience l’ouverture d’un lieu dédié à ses créations.

LAURA GONZALEZ