Alexandre Piatti

Ouverte en 2010 au sein du quartier « Carré Rive Gauche », la galerie d’Alexandre Piatti est l’une des rares à défendre la Haute Époque. Lui-même fils d’antiquaire, il a évolué dans ce monde dès sa plus tendre enfance et présente l’art d’une période vaste, qui va du Moyen-Âge à la Renaissance, englobant des objets d’un éclectisme rare et singulier. Pourtant, Alexandre parvient toujours à montrer ces oeuvres en créant une harmonie et une identité, leur conférant ainsi une nouvelle modernité.

 

Alexandre, qu’est-ce qui t’a amené à te spécialiser dans la Haute Epoque  ?

Mon héritage familial ! Mes parents étaient antiquaires, ils sont aujourd’hui à la retraite mais j’ai été bercé dans ce milieu et cette période dès ma plus tendre enfance. A la maison ou lors des nombreux voyages que j’ai effectué avec eux. Nous avons toujours eu un lien fusionnel avec ce métier. C’est une période de l’Histoire de l’Art fascinante, dure parfois, plutôt austère, mais on y trouve une modernité sans pareille, tant dans les lignes que dans les matériaux. Je n’ai pas choisi la Haute Epoque, en réalité c’est elle qui l’a fait.

Tu te souviens de ton premier coup de foudre devant une oeuvre ?

Pas facile ! Mais je crois quand même que la première fois où j’ai vraiment été bluffé, c’était devant le David de Michel Ange à Florence. Surtout lorsque l’on est un enfant, c’est encore plus impressionnant. Je me souviens qu’au pied de cette sculpture, j’étais presque intimidé par la grandeur, la perfection et la force qui se dégage d’un tel chef-d’oeuvre.

As-tu d’autres périodes de prédilection ?

Pas vraiment à vrai dire.. Je suis bien sûr attiré par beaucoup de choses et il est très important d’être curieux si l’on veut être un bon antiquaire. J’aime beaucoup de choses qui sont très variées, comme l’Antique bien sur, la peinture Impressionniste, il y a en ce moment une magnifique exposition sur les Portraits de Cézanne au Musée d’Orsay. L’Art Nouveau aussi, ou le beau 18ème français. Mais je ne suis jamais aussi troublé que devant l’art du Moyen Age, en entrant dans la pièce de la Dame à la Licorne au Musée de Cluny par exemple.

ANTIQUITES PARIS

On a souvent une certaine image de l’antiquaire : un peu snob, un peu élitiste, enfermé dans son monde … Toi tu es tout le contraire : jeune, drôle, ouvert, tu accueilles les curieux et les collectionneurs de la même manière, avec la même chaleur.

Pour moi ce n’est pas un métier mais une passion ! C’est un plaisir et une chance d’exercer cette profession. C’est aussi un apprentissage permanent et des rencontres formidables. Nous sommes entourés de très belles choses, nous voyageons beaucoup, alors c’est une fête d’être antiquaire ! Je pense qu’une galerie, son image, son activité, ses œuvres, ne sont que les reflets de la personnalité et de la sensibilité du marchand. Et moi je suis dans mon métier comme je suis dans la vie.

Tu as été pendant deux ans le président du Carré Rive Gauche, dis nous quelques mots sur cette association unique au monde.

Il s’agit de la plus ancienne association d’antiquaires et de galeries d’art au monde. Elle existe aujourd’hui depuis 40 ans. Elle est composée d’une centaine de marchands présents dans les plus grandes manifestations mondiales telles que la Biennale ou TEFAF Maastricht et New York. Implantée en plein coeur de Paris, et du quartier latin, à côté du musée d’Orsay, en face du Louvre, cette association est reconnue dans le monde entier aussi grâce à son emplacement. Dans un cadre historique et un lieu chargé d’histoire, le Carré Rive Gauche est le lieu rêvé pour flâner, visiter et découvrir des chefs d’oeuvres d’art de l’Antiquité jusqu’au design contemporain.

Tu es un germanopratin plutôt gourmand et noctambule !  Parle nous de tes lieux favoris ?

Pour satisfaire ma gourmandise, et en tant que voisin rue de Lille, mon bistrot préféré est le Bistrot de Paris où je me régale toujours. Nous avons la chance d’être dans un beau quartier de Paris et les bonnes tables sont nombreuses ici. Ce qui me convient parfaitement car j’aime changer de cuisine et d’ambiance souvent, que cela soit en passant du Pied de fouet rue saint Benoit, à un superbe bol de Ramen chez Ippudo rue Grégoire de Tours ou picorer chez Freddy’s rue de Seine. Quant à ma vie nocturne c’est un secret militaire bien gardé. Mais si vous vous voulez me croiser, tentez le Prescription rue Mazarine pour ses cocktails, la terrasse du Café de Flore, j’y adore l’ambiance de nuit.

GALERIE ALEXANDRE PIATTI