Carole Korngold

Nouveau lieu et nouvelles inspirations pour la galeriste Carole Korngold, à mi-chemin entre l’atelier et la galerie. Elle nous reçoit aujourd’hui entre les murs du mythique Tourrette, haut lieu de la vie germanopratine depuis toujours.

Carole, je te retrouve entourée de nouveaux artistes et dans un nouveau lieu ?

C.K : Oui c’est une nouvelle aventure. Les artistes que j’expose appartiennent à des champs très divers, sculpteurs, céramistes, peintres, plasticiens, photographes … mais un fil rouge les relie tous. Chez Tourrette, j’aimerais tracer une voie en restant vraiment libre, dans la lignée des femmes galeristes du vingtième siècle qui m’inspirent, comme Iris Clert, Denise René, Dina Vierny ..

Tourrette apparait comme un vrai tournant pour toi ?

C.K : J’ai toujours aimé et recherché créer avec quelques pièces choisies une rencontre esthétique. A travers ma vie professionnelle je me suis rendu compte que je faisais d’avantage partie de la famille des artistes que de celle des marchands. Tourrette est effectivement un tournant car il s’agit d’inventer un nouveau chemin de marchand d’art, ou de le reformuler, à la manière dont l’entendaient des personnalités comme Jean Fournier, en faisant un vrai travail d’accompagnement et de défense.

Tu es une véritable esthète, mais au-delà de ça, le travail de la main a toujours été primordial pour toi ?

C.K : Ca n’a pas changé. Je me situe toujours du côté des Arts and Crafts. J’évolue avec des artistes pour qui le « faire » et le sensible sont essentiels. J’aime le processus de création et la relation à l’histoire et à la mémoire.

Ce nouveau lieu est donc celui de tous les possibles ?

C.K : Je me tout de suite sentie complètement à ma place et dans mon rôle, comme si toutes les années précédentes m’y avaient préparée. Et le lieu m’inspire. Je n’aurais pas pu travailler dans un cube blanc.

Tu continues tout de même de chiner avec ce regard singulier qui plaît tant aux collectionneurs ?

C.K : J’accompagne le travail des artistes avec quelques pièces que je chine, oui. C’est un assemblage, une conversation. Ce lieu est comme un nouveau cabinet d’art contemporain, un lieu d’amateurs et de collectionneurs, un studiolo. A chaque exposition il y a de nouvelles connivences, des rencontres qui se font. Et si je suis ici ce n’est pas le hasard, c’est un rendez-vous ! J’ai toujours connu cette adresse. L’an dernier le lieu était libre, j’ai parlé à Olivier Lorquin, le fils de Dina Vierny et propriétaire de Tourrette de mon idée de galerie singulière, de cabinet d’amateurs, et cela lui a plu : il m’a serré la main et m’a dit, « Ce sera vous ! ». C’était le début d’grande aventure.

TOURRETTE