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Mark Steinmetz

Young Americans

Pour sa première exposition à la galerie, in camera présente une quinzaine de tirages du photographe américain Mark Steinmetz, extraits de ses différentes séries de photographies prises aux États-Unis.

« Les photographies en général, surtout celles des gens, et surtout celles des individus, proposent une relation entre le spectateur et le sujet. En regardant la photographie, nous évaluons le caractère de cette relation. Est-elle spontanée ou calculée, franche ou sournoise, superficielle ou approfondie, généreuse ou mesquine, fascinante ou ennuyeuse ? Est-elle honnête ou malhonnête ?

Mark Steinmetz travaille dans une vénérable tradition de traque photographique qui mise tout sur l’ordinaire. Chaque photographie est le fruit d’une rencontre imprévue : bien que le photographe puisse savoir plus ou moins où il va, il ne peut pas savoir précisément ce qu’il va trouver. Une accumulation de ces perceptions improvisées peut créer à la fois un monde et une manière de le regarder.

Le savoir faire n’est pas nécessaire à cette réussite, mais dans le cas de Mark Steinmetz, elle l’est. La précision avec laquelle ses images rendent un soupçon de cheveux, un pli de tissu, ou la lumière dorée (en noir et blanc !) est à la fois un vecteur d’observation minutieuse et une métaphore de l’attention patiente. Cela confère une aura de délicatesse aux scènes sans figures, dont il y en a pas mal pour un photographe aussi franchement dévoué aux gens. On est tenté de dire que les lieux de Steinmetz ont une personnalité.

Les paramètres socio-économiques du monde que Mark Steinmetz a choisi d’explorer sont assez évidents, et il ne les souligne ni ne les évite. Ce qu’il recherche est beaucoup plus personnel, ou peut-être est-il préférable de dire, beaucoup plus individuel (car il n’y a aucune raison de croire que le photographe ait jamais rencontré l’un de ses sujets ou les reverra un jour). En effet, la marque de fabrique du travail de Steinmetz – la qualité qui nous donne confiance en son témoignage – peut être la constance imperturbable avec laquelle ses photographies sollicitent un vif intérêt pour des personnes particulières sans revendiquer une intimité ou une perspicacité non méritées. »

du 28 mars au 18 mai 2024

in camera galerie

21 rue Las Cases 75007 Paris